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 niveau 1 : semaine 3

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Blanche




Messages : 68
Date d'inscription : 27/02/2010

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MessageSujet: niveau 1 : semaine 3   niveau 1 : semaine 3 Icon_minitimeLun 23 Mai - 21:20

Citation :
a vassalité: une nuance importante est à apporter au concept d'État que je vous ai présenté précédemment. Il s'agit de la vassalité. En effet, en nos collectivités féodales, la cohérence sociale tient à une hiérarchie sacrée, un lien si fort qu'il fait tenir ensemble les êtres humains au sein de la civilisation, par opposition aux peuplades barbares qui vivent à l'état sauvage au-delà de notre monde connu. Au départ, le grand seigneur et son vassal ont été liés par la cérémonie de l'hommage. Le seigneur confie ainsi à son vassal des terres, appelées fief, et lui promet protection; en échange, le vassal doit assistance, loyauté et conseil à son suzerain. Et c'est là que vient se modifier la notion vue plus tôt, car si on considère à bien des égards que le fief est un État et que la personne à la tête de ce fief est en quelque sorte le chef d'État, il ne faut pas oublier que cette personne est vassale de quelqu'un d'autre, c'est-à-dire soumise à son serment envers son suzerain. Toutefois, il est important de préciser la règle suivante en féodalité: "le vassal de mon vassal n'est pas mon vassal". Autrement dit, les personnes soumises à l'autorité de mes vassaux ne me doivent rien directement, à moi. Il en résulte que le vassal est souverain à l'intérieur de ses terres (rappelez-vous, Cujus Regio, Ejus Religio: telle la religion du roy, telle celle du pays) mais que sa souveraineté externe (Rex Est Imperator In Regno Suo: le roy est empereur en son royaume) est limitée par le serment fait au suzerain.

Je sais que le tout peut sembler un peu compliqué de prime abord, mais en fin de compte, vous verrez que c'est relativement simple. Prenez par exemple un duché français. À bien des égards, il s'agit d'un État: c'est un territoire délimité par des frontières plus ou moins stables à l'intérieur duquel vit une population structurée et soumise à certaines lois édictées par un chef d'État, le duc. Or, ce duc est à la fois souverain en son duché et vassal du Roy de France. Il peut donc mener son duché comme il l'entend tout en respectant son serment fait au Roy, ce qui limite, bien sûr, ses possibilités d'initiatives. Vous remarquerez au passage que les vassaux du duc, par exemple les barons anoblis au sein du duché, ne sont pas vassaux du Roy. Ces barons ne doivent alors loyauté et assistance qu'au duc, et non au Roy. En France, l'ensemble des vassaux du Roy, c'est-à-dire les ducs et les comtes qui sont en poste à la tête des provinces, forment le groupe des Grands Feudataires.

Je vous ai raconté tout cela pour que vous compreniez bien dans quelle structure s'inscrivent les relations diplomatiques dans nos sociétés féodales. Ces précisions peuvent vous apparaître superflues mais croyez-moi, j'ai rencontré tant d'ambassadeurs qui n'y comprenaient en fait rien que j'estime essentiel d'en passer par là.

La paix, la guerre: Pax Optima Rerum, voilà ma devise. Pax optima rerum, quas homini novisse datum est; pax una triumphis innumeris potior; pax, custodire salutem et cives aequare potens. La paix est la meilleure chose que l'humain puisse connaître; la paix est supérieure à un millier de triomphes; la paix a le pouvoir de garder nos vies et d'assurer l'égalité entre les citoyens. Mais abandonnez tout de suite les idées romantiques qui courent généralement sur la question. La paix est précieuse, certes, et sa préservation est la vocation, la raison d'être du diplomate. Toutefois, la guerre peut être considérée comme tout à fait légitime en tant qu'outil ultime de l'État, nonobstant toutes les justifications possibles au cas par cas. Ce point de vue sera discuté dans l'année 3 du cours de diplomatie, lorsque seront abordées les différentes écoles de pensée dans les théories des relations entre les États. Pour les besoins de ce cours-ci, je vous demanderai de vous rappeler que la guerre n'est pas la fin de la diplomatie. Au contraire! C'est au diplomate que revient le devoir de limiter les dégâts en continuant de plus belle les négociations de cessez-le-feu et éventuellement de paix. La diplomatie se doit d'être active et efficace en tout temps, quel que soit le statut des relations entre les États.
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